Deux cambrioleurs en carton

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Des images surprenantes montrent l’amateurisme des malfrats qui ont officié dans la nuit de mardi à mercredi près de la gare Cornavin (Suisse).

Deux individus qui tentent tant bien que mal d’entrer par effraction dans un magasin près de la gare et qui en ressortent finalement avec un sac rempli de cigarettes avant de se faire coincer. Le tout au son de la Compagnie créole.

Voilà ce que montrent des images de vidéosurveillance postées jeudi sur YouTube. Le montage est signé Azeddine, un ami du gérant du kiosque visité de la rue de Montbrillant.

«Uniquement de l’humour»

«C’est uniquement de l’humour, indique-t-il. Je voulais montrer que des voleurs peuvent être très bêtes.» Un objectif confirmé par le patron de Tafa Alimentation. «Le but est de faire rigoler les gens, car il y a beaucoup de larcins de ce type. Ces gugusses opèrent vraiment n’importe comment.»

Pour autant, l’homme fort du magasin n’a pas tout de suite rigolé mercredi. «Ça m’a détruit le moral au début, concède-t-il. Mon magasin a subi des dommages et il y avait du sang dans l’établissement (ndlr: les malfrats se sont coupés en rentrant). Heureusement que la police est intervenue et a arrêté ces deux bonshommes. J’ai tout de suite pu récupérer les objets volés.»

Pas une première

Un butin qui contient des centaines de cigarettes et un peu d’argent. «Les faits ont eu lieu mercredi vers 5h du matin, précise le porte-parole de la police, Silvain Guillaume-Gentil. Les deux individus interpellés sont nés en 1986 et 1989 et n’ont pas de domicile connu. Ils sont défavorablement connus de nos services.»

Le patron de l’échoppe a, lui, porté plainte. «Et ce n’est malheureusement pas la première fois que ça m’arrive. Nous devenons des cibles privilégiées c’est pourquoi j’ai installé ce système de vidéosurveillance il y a un an. C’est très efficace.»

La police indique toutefois que les images de telles caméras ne sont pas destinées à être rendues publiques.

(Source : 20minutes.ch)

__________________ MISE À JOUR 31/05/2014 ____________________

C’est l’histoire d’un cambriolage comme il s’en commet régulièrement à Genève. Banal, sauf que les images de vidéosurveillance du larcin ont fait le tour du monde. La vidéo, postée sur YouTube et reprise par la presse étrangère, dévoile la laborieuse effraction de deux Pieds nickelés, aux visages dissimulés par des cartons de bières.

Le patron de l’épicerie dévalisée, Mustafa Ibrahim, a diffusé les images accompagnées du tube de la Compagnie créole, «au bal masqué», intitulé pour l’occasion «au vol masqué». La scène, si cocasse, paraît irréelle. Et pourtant cette nuit du 3 avril 2013, les acteurs jouaient leur propre rôle, celui de voleurs multirécidivistes. Le premier a été condamné à 12 mois fermes par le Tribunal de police en juin dernier, le second a écopé de 120 jours de privations de liberté par ordonnance pénale, indique le Ministère public.

«Rire de mon malheur»

Un an après les faits, la mésaventure agite toujours la conversation dans la petite échoppe. «J’avais la possibilité de rire de mon malheur, je l’ai fait. Résultat, il ne se passe pas un jour sans que l’on me demande si c’est bien ici que le cambriolage s’est produit», rigole Mustafa Ibrahim, dont l’histoire est née d’un cauchemar.

Cette fameuse nuit, deux individus se frayent un chemin au travers d’une vitre brisée de l’épicerie Tafa alimentation, rue Montbrillant. Les voleurs se sont au préalable confectionnés des masques de fortune. «C’était le jour du carton, ils n’ont eu qu’à se servir dans mes poubelles», rapporte le commerçant. Les pertes répétées des masques, les chutes des étals et les déambulations dans le magasin avec un carton sur la tête feront le succès de la vidéo.

On y voit notamment les deux voleurs s’extirper péniblement de l’épicerie avec un gros sac rempli de cigarettes: un butin estimé à «quelques milliers de francs». Après l’ultime chute d’un voleur, l’arrivée d’une voiture de police annonce l’épilogue. Quelques secondes plus tard, deux agents ramènent un homme menotté. Son comparse connaîtra le même sort.

Réveillé en fin de nuit par la police à la veille de ses vacances, le commerçant découvre au petit jour un magasin dévasté. «J’étais détruit. Il y avait du sang partout, les voleurs s’étant blessés en entrant. Ça sentait la charcuterie, une vraie boucherie.» La marchandise est temporairement saisie pour les besoins de l’enquête. «Même s’il s’agit de petites sommes, cela représente un gros trou pour le pauvre commerçant que je suis», explique le Genevois.

La police «exemplaire»

Son avion pour le soleil partira sans lui, il se retrouve au poste pour déposer plainte. «Les policiers m’ont redonné la niaque. Ils ont effectué un travail exemplaire tout au long de l’affaire», insiste Mustafa Ibrahim. Et de citer en exemple la restitution des cigarettes volées «le jour même, pour que je puisse travailler». Les images de la vidéosurveillance vont également détendre l’atmosphère. «Les enquêteurs étaient morts de rire.»

De retour dans son magasin, il visionne la vidéo avec ses amis. L’un d’eux lui suggère d’ajouter au montage la chanson de la Compagnie créole. Un buzz est né. Légal? La police indique que la vidéosurveillance n’est pas destinée à être rendue publique. «J’ai vérifié avec mon avocat, on ne distingue pas les visages des voleurs, répond l’épicier. Ça démontre en revanche la bêtise de leur acte.»

(24heures.ch)