« Spécial Investigation » en caméra cachée : un journaliste s’infiltre chez les soldats d’Allah

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Qu’y a-t-il dans la tête des jeunes radicalisés prêts à commettre, coûte que coûte, un attentat en France ? Dans « Soldats d’Allah », un documentaire diffusé ce lundi 2 mai 2016, sur Canal+, un journaliste tente d’apporter des réponses en infiltrant pendant six mois un groupuscule djihadiste.

C’est le genre de gars prêts à tout, même à préparer des attentats « de ouf » dans un McDo. Au milieu des frites et des boîtes de six ketchup mayo, ils parlent « kalach« , « ceintures d’explosifs« , et tueries de masse. Comme ça, comme si les vies humaines n’étaient qu’un bout de viande. La scène, filmée en caméra cachée dans un documentaire – Soldats d’Allah, diffusé ce 2 mai au soir sur Canal Plus** –, se déroule à Châteauroux, dans l’Indre. Là, Abou Oussama, la vingtaine, ouvrier stagiaire dans le bâtiment, reçoit tour à tour les membres du groupuscule dont il prendra bientôt les rênes.

En face de lui, Abou Hamza écoute. Il est « musulman », « il croit en Dieu » et « prie parfois ». Mais il lui arrive aussi, selon ses propres termes, de « boire des coups aux terrasses des cafés ». En réalité, Abou Hamza* est journaliste, « de la même génération que les tueurs du Bataclan ». Pendant six mois, il a infiltré le quotidien et le cerveau d’une cellule de fous d’Allah et interrogé divers intervenants (gendarme, surveillant de prison, psy, famille d’un jeune radicalisé etc.) pour comprendre, analyser, disséquer le moment où tout bascule. Une enquête édifiante racontée tel un journal de bord, à la première personne, uniquement en caméra cachée.

Pour Abou Oussama, l’émir de Châteauroux, ce sera sur internet, puis en prison où il a passé plusieurs mois pour avoir tenté de rejoindre la Syrie. A travers son histoire, le journaliste déroule la banalité de l’endoctrinement : les conversations d’abord anodines dans un jargon propre, échangées sur une messagerie cryptée, jusqu’à l’achat et la dissimulation des armes en passant par les prières à la mosquée ou par la réception d’un ordre de mission chapeauté par un mystérieux frère de Raqqa, en Syrie.

Les 72 Vierges du paradis

Tout se met alors progressivement en place sous les yeux du téléspectateur sans que l’on comprenne toutefois, au-delà des quelques éléments de personnalité esquissés, les réelles motivations, philosophiques, idéologiques etc., qui poussent les jeunes de la bande de Châteauroux à passer à l’acte. Un motif revient néanmoins entre tous : le paradis et ses Vierges, promises aux plus vaillants des martyrs d’Allah.

« Viens, on va au paradis ! » déclare ainsi Abou Oussama au journaliste infiltré, pour le convaincre, dans une séquence clef du documentaire. « Nos femmes sont en train de nous attendre (…) tu y « verras un immense palais, tel que tu ne peux pas voir les extrémités » (…) tu auras « un cheval à côté de toi fait d’or et de rubis. Tu sentiras que du bonheur et du plaisir », conclut-il ensuite dans un songe morbide.

Bien décidé à commettre un attentat, – il est notamment question d’attaquer une « boîte de nuit » – Abou Oussama sera finalement arrêté par la police, ainsi que d’autres membres du groupe avec lesquels il devait opérer. Ces lions qui rugissent, – autre élément récurrent de l’imagerie djihadiste sur les réseaux sociaux – sont désormais en cage, enfermés. A priori hors d’état de nuire. Comme le responsable d’une page Facebook destinée à faire l’apologie de l’Etat Islamique, page qu’il pilotait depuis sa cellule de prison…

* Un nom d’emprunt

(source : Canal+, Marianne.net)