Un manifestant lance une grenade sur les policiers : 2 morts
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Vingt-quatre heures après les heurts qui ont opposé manifestants d’extrême droite et forces de l’ordre devant le Parlement à Kiev, le bilan continue de s’alourdir. Arsen Avakov, le ministre de l’intérieur, mardi 1er septembre, qu’un deuxième policier a succombé à ses blessures dues à l’explosion d’une grenade. La veille, un premier membre de la garde nationale était mort après avoir reçu un fragment d’un engin explosif dans le cœur.
Les manifestants s’étaient retrouvés lundi devant le Parlement à l’appel de divers partis nationalistes et d’extrême droite, qui s’opposent à l’adoption d’un projet de loi controversé donnant davantage d’autonomie aux territoires de l’Est prorusse. Ils dénoncent un texte qu’ils qualifient d’« antiukrainien » et de « pro-Poutine ».
Mais le rassemblement a rapidement dégénéré, donnant lieu à de violents affrontements. Au total, 130 blessés ont été envoyés dans divers hôpitaux de la capitale ukrainienne. Parmi eux, six policiers sont toujours dans un état grave, selon les autorités ukrainiennes.
Une action « antiukrainienne »
Le président Petro Porochenko a rendu visite, mardi dans la matinée, aux policiers blessés. Il avait dénoncé lundi une « action antiukrainienne » et promis de châtier les coupables de ces violences. « Nous avons trouvé les auteurs, nous trouverons également les organisateurs », a-t-il ajouté mardi.
C’est la première fois depuis le soulèvement proeuropéen de Maïdan, durant l’hiver 2013-2014, qui avait conduit à la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch, que la capitale ukrainienne est le théâtre de telles violences. Ces affrontements ont suscité la vive préoccupation des Etats-Unis et de l’Union européenne — soutiens de la classe politique aux affaires depuis le printemps 2014 en Ukraine —, et de la Russie, accusée par les Occidentaux de soutenir les rebelles séparatistes de l’est du pays.
Dix-huit suspects restaient mardi en garde à vue, parmi lesquels le militant du Parti Svoboda soupçonné d’avoir lancé une grenade devant l’entrée du Parlement, selon la porte-parole de la police de Kiev. Combattant dans un bataillon paramilitaire dans l’est de l’Ukraine, il portait d’autres grenades sur lui. Le parquet de Kiev a annoncé dans un communiqué l’ouverture d’une enquête pour « meurtre, violences, troubles massifs et violations de l’ordre public ».
Une réforme controversée
La réforme à l’origine de ce mouvement de question concerne la question de l’autonomie des « républiques populaires » autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, une problématique au cœur des accords de paix de Minsk-2, qui doivent apaiser un conflit armé ayant fait plus de 6 800 morts. Mais elle est synonyme pour beaucoup de nationalistes d’abandon de ces territoires aux rebelles.
Pourtant, contrairement aux attentes des séparatistes, cette réforme ne confirme pas définitivement le statut de semi-autonomie des territoires sous leur contrôle. Selon le texte, ce statut doit être déterminé par une loi séparée et seulement pour une durée de trois ans. Le projet doit encore être voté en deuxième lecture à une date encore non fixée, cette fois à une majorité des deux tiers des 450 députés, une barre qui pourrait se révéler difficile à passer.
(source: lemonde.fr)