Une mutinerie au Centre de Détention de Roanne filmée par des détenus !

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Non vous ne rêvez pas ! Ce sont bien des détenus qui insultent et filment les surveillants pénitentiaires du Centre de Détention de Roanne. Ces derniers tentent de faire réintégrer leurs cellules à des mutins, en tenue de d’intervention casqués et équipés de boucliers.

La scène s’est déroulée le mercredi 4 juillet 2012, après que des détenus ont refusé de réintégrer leur cellule à l’issue de leur promenade.

Ci-dessous, retranscription de la description de la vidéo publiée sur Youtube :

« Lettre des prisonniers de Roanne en solidarité avec les quatre détenus

Mercredi 4 juillet 2012, quatre détenus ont refusé la remontée de
promenade pour protester.
Les revendications portaient sur une modification des horaires de
promenade et sur toutes les précédentes revendications publiées le 25
avril 2012 par les détenus de Roanne (lettre de revendications publiées
sur le site d’informations stéphanois le Numéro Zéro). A 18h45, les quatre
détenus refusent de remonter en cellule et demandent à être entendu dans
un esprit pacifique. [NOM RETIRÉ] (le directeur du CD) préfère lâcher ses chiens,
environ dix surveillants équipés de casques, boucliers. La procédure
d’intervention de l’Administration Pénitentiaire n’est pas respectée et
l’action menée à la cow-boy mais sans lasso (voir vidéo).
L’intervention a d’abord porté sur deux détenus âgés d’une vingtaine
d’années malgré qu’un des détenus ait ostensiblement levé les mains en
l’air.
Dans la foulée, un groupe de surveillants a chargé boucliers en avant deux
détenus. Ceux-ci ripostent pour repousser l’assaut. L’un d’eux se fait
ceinturer immédiatement, les autres détenus s’éparpillent dans cette cour
sans issue. Les surveillants se sentent dépassés, ce qui a décuplé leur
agressivité. La chasse à
l’homme est alors ouverte. Placage à la rugbyman, balayette à la Bruce
Lee, les surveillants ont fait l’étalage de leur supériorité physique et
numérique. Jusqu’à l’ultime action, l’agression d’un prisonnier âgé dont
le seul tort était
d’être en promenade. [NOM RETIRÉ] récidive donc dans la manière de gérer les
revendications des détenus. Déjà à Corbas, en 2010 deux surveillants
avaient été condamnés pour des faits de violence envers des détenus
(datant de 2009). Ce directeur exprime sa toute puissance dans son centre
de détention déclenchant l’assaut sans négociation et avant même l’horaire
de fermeture des cellules, ce qui est vécu comme une provocation par les
détenus de Roanne. Certains ont jeté des projectiles type bouteilles
d’eau, savon, javel en solidarité avec les quatre victimes de cette
nouvelle bavure de [NOM RETIRÉ]. Les quatre détenus ont été jetés manu
militari au mitard et nous sommes depuis sans nouvelles.
Nous, détenus de Roanne, attestons avec une vidéo à l’appui de la
non-violence de ces revendications légitimes et réclamées par l’ensemble
des détenus et de la violence extrême de l’administration pénitentiaire
sur ces quatre détenus. Nous témoignons de l’acharnement des surveillants
sur le plus âgé des quatre. Nous sommes solidaires de nos compagnons et
témoignons avec une vidéo et ce texte.
Les détenus de Roanne. »