Bénédicte Desforges

 

FLiC : Chroniques de la police ordinaire, éditions J’ai lu, 2007.
Son blog : POLiCE, le blog d’un flic
Du même auteur : Police, mon amour : Chroniques d’un flic ordinaire, Anne Carrière Éditions, mars 2010

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La catégorie « témoignage exceptionnel » semble avoir été créée pour qualifier ce livre-là. Policier en tenue à la plume acérée, Bénédicte Desforges nous livre avec une rare intensité, et sans aucun tabou ni complaisance, ces chroniques de la police ordinaire.
Anonyme et familière à la fois, touchante et effrayante, la réalité qu’elle décrit nous offre une plongée vertigineuse et décapante dans le quotidien des « flics de base » et les coulisses de notre société.

De cette pute à qui elle fournit sa dose pour lui épargner la perversion des clients d’un soir à cette voiture de patrouille qu’elle encastre dans sept mètres de palissade… Sans oublier les arrestations, overdoses, macchabées, les syndicats de police qui en prennent pour leur grade, mais aussi les pauses-déjeuner dans les camps de gitans et la chaleur des repas de brigade.

Des histoires de rue, des tranches d’humanité, violentes, drôles ou émouvantes, et toujours, d’une grâce singulière.

« Le Flic de Bénédicte Desforges séduit avant tout par sa sensibilité à fleur de peau, sa révolte et sa tendresse. » Lire

« La révélation du printemps » Le Nouvel Observateur

« Avec sa fougue guerrière, sa rectitude et sa grande gueule, on irait bien au feu avec elle. » Les Inrockuptibles

Lieutenant de police, Bénédicte Desforges a travaillé en banlieue parisienne et dans le 18e arrondissement. Ce livre stupéfiant, grand polar du réel, prouve qu’elle est aussi écrivain.

Extrait (préface)
Main courante :
« Les gens ont toujours bien aimé les histoires de flics. Mais les gens n’aiment pas les flics… Le portrait-robot du flic culturellement conforme, c’est l’emmerdeur institutionnel, le tortionnaire latent, le sous-prolétaire cogneur de la fonction publique. Pluriel de caricatures. C’est dire si la fiction ne colle pas à la réalité. Problème de casting et de mise en scène probablement. Il manque quelqu’un au générique. Le héros standard est toujours un policier galonné travaillant en tenue civile, et le scénario décline à l’infini les mêmes aléas des enquêtes policières. Mais le flic de base – comme on dit – est exclu de ces représentations, et si toutefois il doit apparaître, ce sera dans le rôle d’un larbin, sous les traits d’un abruti bedonnant cérébralement limité. La fiction est une vitrine ingrate où le flic en uniforme n’est qu’un figurant. La réalité est tellement autre… Il fait le sale boulot, c’est vrai. Le flic a les mains sales de la crasse sociale, c’est sûr. Il n’a pas de nom, mais un matricule. Affirmatif. Mais quand ça ne va pas, c’est lui qu’on appelle. Alors à toutes ces histoires de flics, j’ai toujours préféré celles des flics, de mes collègues, et celles que j’ai vécues. De toutes petites histoires de rien du tout, du quotidien, du banal, de l’anonyme, sans début et sans fin, sans lumière. Mais c’est ce monde-là que j’avais choisi et dont j’aimais le souffle. J’avais tiré, sans savoir à quel point elle me ferait grandir, la carte de la chance d’entrer dans les coulisses de la société et d’approcher ce dont les regards se détournent. Le privilège de vivre et partager l’intimité de la rue. Flic.  »

 

 

Deux ans après la sortie de ce livre, je reçois encore des messages de collègues qui se reconnaissent dans ces histoires. Qui me disent qu’enfin, il fallait que la parole se libère sous l’uniforme, pour que notre métier puisse être vraiment raconté.

Et puis il y a aussi des inconnus qui m’écrivent, et qui me disent la même chose, et surtout, que maintenant, ils voient les flics autrement.
Rien que pour ça, ça valait le coup…
Alors ? Je vous embarque ?

~*~

Police, mon amour : Chroniques d’un flic ordinaire, Anne Carrière Éditions, mars 2010.
Son blog : POLiCE, le blog d’un flic
Du même auteur : FLiC : Chroniques de la police ordinaire, éditions J’ai lu, 2007

Résumé :
Police mon amour est un nouveau recueil de chroniques dévoilant le quotidien des « flics de base », c’est-à-dire de la police en uniforme. L’auteur y puise la matière de ces courtes histoires qui sont autant de nouvelles émouvantes, tantôt cocasses, tantôt tragiques. Avec un véritable talent littéraire et une empathie élevée, elle brosse le tableau sans complaisance de l’univers de la rue — celui de la trop réelle fracture sociale — et un portrait de ces hommes et de ces femmes que l’on n’aime que dans les séries américaines.

Bénédicte Desforges est une conteuse qui a fait un très long voyage dans nos villes, nos arrière-cours, partout où nous-mêmes, trop souvent, n’avons pas voulu ou pas osé nous aventurer.

Avis de Philippe SAGE (voir son blog)

Or donc, trois ans après “Flic – Chroniques de la police ordinaire”, Bénédicte Desforges nous revient avec “Police, Mon Amour – Chroniques d’un flic ordinaire”.
Après le recto, le verso.
Et ça prend aux tripes, ça secoue, deux tons, gyrophare, pas de héros, que des regards.
Une mémoire.
Qui émeut, ébranle et balaie tous les derniers clichés ou autres idées reçues sur un métier, celui de gardien de la paix. Ces flics en uniforme dont on ne parle jamais. Ceusses qui patrouillent avec un gros “Police” dans le dos, les voici ! Et c’est pas du Julie Lescaut, du Navarro, abracadabrantesques séries “policières” sorties de l’imagination pénible de quelques scénaristes de troisième division, non ! Là c’est du brut, et de décoffrage ; c’est du réel. Et dont personne ne sort indemne. Pas même elle, pas même Bénédicte Desforges.

“Police, Mon Amour” n’est pas la suite de “Flic”. Mais son aboutissement. Oh certes, on retrouve ce style, percutant, précis, à la virgule et au “poing” près ; ces “scènes”, ces “images”, ces “sons” qui se succèdent avec juste ce qu’il faut de mots, toujours les bons, ciselés, imparables ; oui, comme dans “Flic” elle va droit à l’os, Bénédicte, et pourtant quelque chose a changé, dans le ton, le regard, encore et toujours le regard. Il nous bouleverse, souvent. Nous déstabilise et nous déshabille. Voilà même qu’on se reconnaît, au détour d’une page, cet automobiliste, ce “sale con”, celui qui s’en fout, qui grille tout ce qu’il peut, celui qui ne sait pas, ne connaît rien de l’horreur, du désespoir, de ce drame survenu sur l’A86, cette femme, son bébé, ce gardien de la paix qui hurle, impuissant, putain aidez-moi ! Oui, cet automobiliste, on l’a tous été, au moins une fois.
La route, ses accidents, terrifiants, cela fait partie du quotidien peu réjouissant d’un gardien de la paix. Comme garder une rue, déserte, toute une journée durant. Attendre. Compter les pavés. Funambule. Les fleurs, regarder pousser ou effeuiller, “un peu, beaucoup, à la folie”. Et puis, attendre encore. Un cortège présidentiel, qui jamais ne viendra. Ou alors pas de ce côté-là. Mais voilà que, déjà, ça repart, et pas qu’un peu, deux tons, gyrophare, un braquage, un différend familial, un suicide ; la routine ? Même pas ! On a beau avoir du métier, en avoir vu des “scènes”, des “images”, elles ne sont jamais les mêmes, tout le temps elles vous surprennent et vous cueillent. Y’a de quoi rendre carte, insigne et pétard, tant la brutalité est féroce, l’ingratitude est constante, et maigre, si maigre, la reconnaissance.
Faut-il avoir les nerfs en acier trempé, une solidité à toute épreuve, et de l’humour, une sacrée bonne dose d’humour, aussi ! Parfois il éclate, complètement, pleine page, et ça fait du bien ! Ah, ce ministre de l’Intérieur qu’un collègue prend, en toute bonne foi, pour un acteur célèbre et zozotant ! Cette escapade à Londres ou encore cet attaché parlementaire prétendant que “tout le Parlement va aux putes”, que “la France entière se fait tailler des pipes”, un attaché parlementaire aux jambes étranges … Ça vous distrait des macchabées, carbonisés, éventrés, des chaussures qui saignent ou de ces têtes qui ressemblent à des pizzas. Du poids des corps. Et de celui des insultes. Ah, si encore le gardien de la paix pouvait compter sur sa hiérarchie, mais non ! Cette hiérarchie travaillée, obnubilée par le rendement, le “chiffre”, ou par un détail insignifiant, déplacé, à ce point que c’en est obscène. Plus encore que les “scènes”, les “images” et les “sons” que croise et se fade quotidiennement le gardien de la paix. Prolétaire de la rue. Prolétaire jusqu’au bout.

Oh bien sûr, il s’en trouvera quelques uns pour dire que, oui, bon, c’est bien joli tout ça, mais enfin, cette police-là, c’est avant tout celle de Bénédicte Desforges ! Une police rêvée, parce qu’humaine, trop humaine ! Non mais attendez, à la lire, on en viendrait à l’aimer, la police ! Convenez que tout de même, c’est un peu fort de café !
Sauf que, ce n’est pas une police rêvée, c’est juste une police qui s’en va. Qui a vraiment existé. Mais qui s’en va. Petit à petit. Une police qu’on démembre, qu’on désosse, qu’on brade. C’est cela qu’il faut lire, entre toutes ces lignes ; c’est cela qu’il faut comprendre, le danger qui nous guette, un avenir qu’a une sale gueule, Minority Report, police privée, où tout le monde en prendra pour son grade. Cette police, celle des Anciens, est en train de disparaître, et nous ne faisons rien. Assis sur nos canapés, confortables, regards vissés sur cette putain de télé. A préférer des Julie Lescaut ou des Navarro, quand ce ne sont pas les héros tristes et fatigués du cinéma éthéré d’Olivier Marchal.

Voilà pourquoi ce livre (d’une belle littérature) est essentiel, urgent, un livre magistral, celui d’une femme qui aura tout donné, et qui, au final, la mort dans l’âme, sur la pointe des pieds, au matricule réduite, a quitté bien plus qu’un métier ; un amour.
Eternel.
Mais perdu.

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Bénédicte Desforges sur France 5 dans l’émission « C à Dire ?! ».

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Invitée le 22 mars 2010 sur RMCinfo chez Bourdin & Co.

FLIC, Bande-dessinée Castermann (Auteurs Séra & Bénédicte Desforges)
Son blog : POLiCE, le blog d’un flic
Du même auteur : FLiC : Chroniques de la police ordinaire, éditions J’ai lu, 2007.
Du même auteur : Police, mon amour : Chroniques d’un flic ordinaire, Anne Carrière Éditions, mars 2010

Et voilà.
FLIC la bande dessinée du très talentueux Séra, arrive demain en librairie.
Merci mille fois à lui, et merci à Guillaume Prieur chez Casterman. Cette bédé, tous ces moments que j’y ai revus, ces bouts de vie de flic et de vie de rue, mes adorables fantômes revenus à la grâce de la plume et de la couleur, des souvenirs enfin apprivoisés, si magnifiquement dessinés, c’est un cadeau incroyable.



Une réponse à Bénédicte Desforges

  1. Amine dit :

    très bon rubrique, merci et bon courage à tous les collègues

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