Un policier de Lausanne (Suisse) tabassé en pleine rue
Une patrouille a très mal tourné pour deux agents, en mai 2015. La scène est partagée en masse ces jours.
La séquence est courte mais elle est d’une impressionnante violence: un policier lausannois est tabassé alors qu’il patrouillait près de la place de la Riponne. Filmée par des passants médusés, la scène montre l’agent plaqué au sol, en train d’essuyer une pluie de coups de poing, pendant que son collègue est aux prises avec un autre individu. «C’est incroyable Lausanne, déplore l’auteur du film. Qu’ils fassent la même chose dans un autre pays…» Brièvement débordée, la patrouille a finalement pu reprendre le contrôle, grâce à l’intervention de témoins qui se sont interposés et à l’utilisation de sprays au poivre. Quelques secondes plus tard, des renforts arrivaient pour maintenir les curieux à l’écart, le temps de menotter l’assaillant.
Depuis quelques jours, la vidéo est largement partagée sur les réseaux sociaux. Elle a déjà été visionnée plus de 140’000 fois et déclenche une avalanche de commentaires. Interrogée, la police lausannoise indique toutefois que l’incident ne date pas d’hier. «Il s’est produit il y a un peu moins d’un an, en mai 2015, dans le cadre des festivités du carnaval de Lausanne, indique son porte-parole Sébastien Jost. Deux individus ont pris à partie une patrouille pédestre, apparemment sans raison.» La suite se trouve dans la vidéo. L’agent s’en est tiré avec quelques contusions, mais il a pu continuer son service sans problème.
«Les altercations de cette nature sont très rares, rassure Sébastien Jost. Celle-ci était gravissime et particulièrement choquante. Nous avons porté plainte comme nous le faisons systématiquement en cas de violences contre notre personnel.» Et le porte-parole insiste: «Les agents ont eu le bon comportement. Ils se sont protégés et ont interpellé l’individu de façon proportionnée.» L’affaire a été reprise par le Ministère public, qui a condamné le bagarreur le mois suivant par ordonnance pénale. Malgré notre insistance, le Parquet n’a pas souhaité communiquer la peine infligée, mais celle-ci n’excède en tous cas pas six mois de peine privative de liberté, ainsi que le prévoit le Code de procédure pénale.
En 2015, 108 policiers lausannois ont dénoncé des cas de violences ou de menaces dans le cadre de leurs fonctions. Directeur de la sécurité publique et futur syndic, Grégoire Junod n’était pas joignable mercredi pour commenter l’affaire.
(source : 20minutes.ch)