Des détenus français se filment en plein trafic de stupéfiants

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Pendant un an, des détenus ont filmé leur vie en prison pour le magazine trash « Choc ».
La scène se déroule au Centre de Détention Pénitentiaire de Salon-de-Provence (13). On y voit des détenus découper des pains de résine de cannabis (dits « savonnettes ») en barrettes pour la revente, mais aussi des téléphones portables en état de fonctionnement.

Quelques jours après la mise en ligne de cette vidéo intitulée « La prison de tous les trafics », l’administration a procédé jeudi 9 juin 2011, à une fouille drastique du centre pénitentiaire. Quelque deux cents surveillants issus des établissements pénitentiaires de la région ont été recrutés pour cette opération d’envergure qui a débuté à 5h45 hier matin. Les Équipes régionales d’intervention de sécurité -le GIPN de la pénitentiaire- encadraient cette descente très impressionnante, ayant recours à du matériel de transmission et des chiens détecteurs de produits illicites.

Le document du magazine Choc diffusé sur YouTube est une vidéo apparemment tournée par un détenu sur un téléphone portable. On y voit le conditionnement de barrettes de shit -plusieurs centaines de grammes-, la manipulation de sommes d’argent importantes -alors que la circulation de la monnaie est interdite en détention- ainsi que des actes de violences commis entre détenus. Les propos tenus et les commentaires visent à montrer comment tous les trafics sont possibles derrière les barreaux, y compris à une certaine échelle.

Les détenus s’attendaient à une riposte ferme de l’administration. Les opérations de fouille ont été menées durant de longues heures et les détenus contraints de demeurer dans leurs cellules tout au long de la journée. Les portes intérieures sont restées ouvertes facilitant une circulation permanente des deux cents surveillants inspecteurs. Une antenne radio a été montée dans la cour de la prison où se sont garés un nombre impressionnant de véhicules et de cars.

Ce reportage ne fait que confirmer la porosité de la détention notamment aux produits stupéfiants et aux téléphones portables. Le procès de 43 prévenus actuellement en cours devant le tribunal correctionnel de Marseille pour un vaste trafic international de cocaïne et de résine de cannabis démontre que plusieurs détenus continuaient la gestion des réseaux depuis les Baumettes. La direction interrégionale des services pénitentiaires s’est refusée, hier, à indiquer si des saisies avaient été effectuées à Salon et dans quelles proportions.

Pour certains personnels, cette opération montée en guise de riposte médiatique avec une mobilisation massive d’agents présente « un caractère indécent » alors que l’ensemble des établissements pénitentiaires de la région connaissent de sérieux et récurrents problèmes de sous-effectifs.

Source : laprovence.com